Sur ce qu'on peut faire en météorologie, et sur l'importance d'une météorologie
statistique dans tous les pays de l'Europe
S'IL est évident que la météorologie est la seule des sciences physiques qui
n'ait eu aucune part aux progrès qu'ont faits en Europe depuis plus d'un
demi-siècle toutes les autres, qu'elle soit entièrement négligée des savans, et
que cependant ce soit une de celles qui peuvent être de l’utilité la plus grande
et la plus générale ; il me semble qu'il ne faut attribuer cet état de choses,
par rapport à la météorologie, qu'aux trois causes suivantes.
Première cause.
Personne ne s'est occupé sérieusement de la détermination du but qu'on doit se
proposer d'atteindre en étudiant la météorologie, et des vrais moyens qui
peuvent y conduire.
Deuxième cause.
Comme la plupart des hommes ne jugent de tout que par les succès obtenus, et
qu'ils sont assez peu justes pour exiger qu'on leur offre d'abord ceux même qui
font l’objet des recherches qu'il s'agit d'entreprendre ; personne n'a cru à la
possibilité de ces succès, et de-là le concours d'efforts et de moyens qu'ils
nécessitent pour être acquis, n'a jamais eu lieu.
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